Should you ask me, whence these stories?
Whence these legends and traditions,
With the odors of the forest
With the dew and damp of meadows,
With the curling smoke of wigwams,
With the rushing of great rivers,
With their frequent repetitions,
And their wild reverberations
As of thunder in the mountains?
Whence these legends and traditions,
With the odors of the forest
With the dew and damp of meadows,
With the curling smoke of wigwams,
With the rushing of great rivers,
With their frequent repetitions,
And their wild reverberations
As of thunder in the mountains?
Ainsi s’ouvre le
Chant de Hiawatha, de Henry Wadsworth Longfellow. Antonin Dvorak y trouva
l’inspiration des pages centrales de sa Neuvième Symphonie, sur le manuscrit de
laquelle il écrivit rapidement, au moment de le remettre à Anton Seidl en vue
de sa création, les mots From the New
World, qui lui sont demeurés indissociables. Du 4 au 13 décembre 2014, le
New York Philarmonic donnait un programme intitulé Dohnanyi/Dvorák : A Philarmonic Festival, proposant des
couplages entre le Concerto pour violoncelle et la Septième Symphonie ou, ce
soir du 11 décembre 2014, le Concerto pour piano et la Neuvième Symphonie. Le
programme du soir mentionne que, en préparant ce festival, le chef Christoph
von Donhanyi répondit à la question de savoir ce qui le rapprochait de Dvorak
en ces termes : « It is his
honesty. Dvorak does not do anything unnecessary, like some other late-romantic
composers. He never overdoes it, and he never says anything he does not mean ».
Certes, l’on peut rappeler que tant le compositeur que le chef firent aux Etats
Unis des voyages formateurs qui marquèrent leur personnalité musicale, mais les
époques et les histoires personnelles sont bien différentes, du compositeur
adulé qui vient au faîte de sa carrière répondre à une invitation prestigieuse,
au jeune homme débarquant accompagné de son grand-père, compositeur renommé, pour
y mener ses études, après les temps tourmentés de la deuxième guerre mondiale
et laissant en Europe la mémoire d’un père exécuté pour avoir participé à l’attentat
contre Hitler. A 85 ans, le chef semble ne porter que la musique à laquelle il
s’adonne, non le poids des ans.


Si le compositeur ne donna jamais naissance à l’opéra espéré sur Le chant de Hiawatha, il utilisa le
matériau d’un texte qu’il connaissait bien dans les pages de sa dernières
symphonie, essentiellement dans les deux mouvements centraux. Le premier mouvement,
Adagio-Allegro molto, est construit sur
un rythme à 2/4 avec clarté selon un schéma classique ; les groupes
secondaires sont académiquement en sol mineur et sol majeur, le thème des
flûtes et des hautbois acquérant son caractère particulier par la diminution
caractéristique du septième degré. Le Largo
en ré bémol majeur présente un thème bien connu au cor anglais, qui ne cesse de
retomber vers son centre de gravité harmonique, inspiration vigoureuse et
populaire de Dvorák ; ce sont, dans les vers du Chant de Hiawatha, les
funérailles de Minnehaha au fond d’une forêt enneigée. Le Scherzo : Molto vivace, en mi mineur à 3/4 est ordonné et va
droit au but, marquant aussi le profond attachement de Dvorák à Schubert ;
c’est la danse de Pau-Puk-Keewis lors de la fête nuptiale décrite par
Longfellow (chant XI) :
You shall hear how Pau-Puk-Keewis,
How the handsome Yenadizze
Danced at Hiawatha's wedding;
How the gentle Chibiabos,
He the sweetest of musicians,
Sang his songs of love and longing;
How Iagoo, the great boaster,
He the marvellous story-teller,
Told his tales of strange adventure,
That the feast might be more joyous,
That the time might pass more gayly,
And the guests be more contented.
How the handsome Yenadizze
Danced at Hiawatha's wedding;
How the gentle Chibiabos,
He the sweetest of musicians,
Sang his songs of love and longing;
How Iagoo, the great boaster,
He the marvellous story-teller,
Told his tales of strange adventure,
That the feast might be more joyous,
That the time might pass more gayly,
And the guests be more contented.
C’est dans ces pages centrales que la direction de Christophe von Dohnanyi
prend tout son sens, dans des tempi amples qui jouent sur les sonorités des
différents pupitres, allègent l’orchestre et éclairent le propos. Le fameux
thème du cor sonne comme un soir au fond de bois enneigés, rendant l’âme de
Minnehana, l’âme de l’orchestre, perceptible à chacun. Le Scherzo découpe ses danses festives avec grande précision et de
superbes sonorités et l’on sent le travail de l’œuvre mené par le chef sur une
partition remise sur le métier comme si elle était jouée pour la première fois,
mais avec toute l’expérience acquise d’une vie. Enfin, le Finale : Allegro con fuoco, le moment le plus connu de la
symphonie, en est aussi le plus important. En regroupant les thèmes principaux
des mouvements précédents, il prend une ampleur qui fait éclater les dimensions
classiques traditionnelles tout en revenant à une stricte application de la
forme sonate dont Dvorák s’était écarté dans le finale de la symphonie
précédente, corroborée ici avec l’application du principe cyclique. C’est à la
fois un mouvement indépendant et une reprise générale conclusive dans laquelle
le chef fait sonner un grand orchestre parfaitement maitrisé, synthèse d’une
œuvre, d’un art et d’une vie, de cultures différentes aussi. Un très grande
interprétation de cette œuvre, aux profondeurs mêlées de grands espaces.
Thus departed Hiawatha,
Hiawatha the Beloved,
In the glory of the sunset,.
In the purple mists of evening,
To the regions of the home-wind,
Of the Northwest-Wind, Keewaydin,
To the Islands of the Blessed,
To the Kingdom of Ponemah,
To the Land of the Hereafter!
Hiawatha the Beloved,
In the glory of the sunset,.
In the purple mists of evening,
To the regions of the home-wind,
Of the Northwest-Wind, Keewaydin,
To the Islands of the Blessed,
To the Kingdom of Ponemah,
To the Land of the Hereafter!
21 décembre 2014.
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